Une date à retenir cet été ? Celle
du Midi Festival 2012. Le festival français par excellence. Une
référence pour tous les amateurs de musique avant-gardiste. L'un
des rares festivals, encore une fois, à oser programmer des artistes
pas encore sous les feux des projecteurs. Et que grand bien lui
fasse. Fort de ses deux têtes d'affiches, Bon Iver et SBTRKT, le
Midi Festival a une nouvelle fois de plus cartonné.
Lancement des hostilités le vendredi
27 juillet. Et de quelle manière ! Le duo Zombie Zombie, remixé
récemment par l'étoile montante de la techno française
Gesaffelstein, a littéralement envouté le public. Pas de chichi.
Juste des synthés et une batterie pour la rythmique. Mais les
instruments ne font pas tout. La folie des deux comparses s'est
propagée à la vitesse d'une "Rocket n° 9". Des
mélodies lancinantes, prenantes. Tout partait d'une bon sentiment.
Tout était paisible avant l'arrivée de la grosse artillerie et les
crises d'hystérie du batteur.
No Ceremony///, le vent frais venu de
Manchester apaisera les ardeurs de certains festivaliers. Une voix
venue d'ailleurs (d'outre manche en fait) qui glacera un temps soit
peu le public. Les mélodies sont là. Du moins la sono. Peu être un
peu trop même. Mais l'enthousiasme ne se lit pas forcément sur les
visages. Le ryhtme est rompu. La qualité artistique est belle et
bien présente mais n'enchante pas vraiment.
Heureusement, la tornade Willy Moon est arrivée. Monté sur ressort l'artiste n'a fait
qu'une bouchée de son live. Seulement 25 minutes. Juste le temps de
réaliser qu'un artiste talentueux venait de se produire sur la scène
du Midi Festival, et le show était déjà terminé. Décoiffant,
sauf pour lui. Gominé à mort et tiré à quatre épingles. Willy
Moon a joué le show-man jusqu'au bout. Et il avait de quoi. Un
rockabily décapant et énergisant. Et transpirant (c'est le cas de
le dire) le talent.
Pour clore cette (merveilleuse)
première soirée, c'était sans compter sur le phénomène SBTRKT.
Le duo s'est fait attendre et même sifflé par quelques jeunes
écervelés. Bref, ce live de près d'une heure voire plus, valait
son pesant d'or. Penser le contraire, résulterait de la folie pure.
Le duo a su nous emporter dans un autre monde, qu'est le leur. De
bonnes vibes, un flow de Sampha énorme et une énergie dégagée
parfaite. Les jeux de lumières ont beaucoup contribué à l'ambiance
feutrée. On retiendra les excellents "Hold On" et le
remix interminable de "Wilfire". Parti dans une transe
diabolique et psychédélique. On en redemande.