30/05/2012

vOPhoniQ - Cosmogonie (2012)

vOPhoniQ, jeune artiste lyonnais, nous avez déjà convaincu en octobre 2009 avec son premier album Human & computer (en libre téléchargement). Depuis, seul le titre Rainbow et ses somptueux remix, ont été livrés. Autant dire qu'à l'annonce de la sortie de son nouvel album, le 30 avril dernier, la joie ne s'est pas faite attendre. 

Cosmogonie de son nom, est enfin disponible sur le désormais célèbre label Dawn Records. Qui entre nous soit dit, vient de faire émerger un nouveau phénomène électronique. Un artiste atypique possédant un univers unique et profondément prenant. Tant par sa création musicale que part son imagination visuelle pour ses clips vidéos.

Avec ce nouvel album, vOPhoniQ réussit un second coup de maître. Oscillant entre l'electronica, ambient et sonorités tribales avec le titre Human Tribute, cet opus a tout d'un grand. C'est un voyage malicieux et psychédélique auquel nous avons affaire. Pris par la tourmente des mélodies relaxantes et parfois plus punchy, le lyonnais a su trouver l'alchimie parfaite pour cet énième expédition. 

Enter the mystic truth nous fera décoller une seconde fois avec sa ligne de basse imparable et son synthé ensorcelant. A noter que les titres des chansons sont bien souvent étranges, seul l'artiste, et lui seul, peut en comprendre leur signification. Savoir le pourquoi du comment pourrait être une bonne chose. L'imagination artistique et mélodique débordante de vOPhoniQ nous mène à nous poser beaucoup de questions. Où va-t-il puiser toute cette inspiration ? 

Overdrive, Speculus et Enter the mystic truth durent près de dix minutes chacune, et pas une fois l'écoute et redondante. Chaque fois le rythme repart de plus bel et nous ramène dans le cosmos. C'est une sensation assez étrange qui nous traverse à chaque piste qui s'enchaîne.

vOPhoniQ a participé cette année aux dix ans des nuits sonores. La reconnaissance ne fait que commencer. La communauté française électronique est difficile à intégrer. Lui, y est entré directement par la grande porte.

29/05/2012

IAM, une ode au micro d'argent

Retour en 1997 avec IAM le temps d'une soirée. Akhenaton, Shurik'n, Kephren, Kheops, Imhotep et Said ont sorti l'artillerie lourde dimanche soir à la Seyne-sur-mer dans le cadre du Festival Couleurs Urbaines. Le groupe a dépoussiéré sa discographie et a ressorti le célèbre micro d'argent. Un concert old-school comme on les aime.
 
Pendant près de deux heures le public a eu droit à un véritable show digne des premiers concerts des années 90. Un hip-hop engagé avec du flow et des intrus qui tabassent. Avec aux manettes les indétrônables Imhotep et Kheops au scratch. Un ode à l'école au micro d'argent. Disque qui a marqué tout une génération.

Chez le mac ouvre le bal précédé de Samuraï et AKH repris d'une même voix par le public. Imperial Asiatic Men n'en reviendra pas. Et comme ils aiment à le dire : « c'est ça qu'on aime ! » (avé l'accent) Les pionniers du hip-hop français sont toujours autant performants et leur prestance scénique est restée intacte. Le chanteur Saïd reprendra certains couplés chantés, et fera danser le public sur un bon son funky lors d'un interlude. Nous passerons sur les titres du dernier album de Shurik'n.

IAM a su convaincre les nouvelles comme les anciennes générations. Il faut dire que mis à part certaines jeunes têtes blondes en première ligne, le reste du public connaissait sur le bout des doigts leurs leçons. Ou plutôt les paroles du célèbre disque L'école du micro d'argent qui nous a tant fait bouger la tête durant notre jeunesse. Le mia fera quant à lui bouger les pieds des aficionados un peu plus tard.

La fin du spectacle ne tarde pas à se faire sentir et le public réclame toujours petit frère. Mais c'est du côté obscur que le groupe revient sur scène, armé de sabres lasers fluorescents. Effet garanti ! Petit frère suivra dans la foulée. Et pour assoir un peu plus sa suprématie et faire taire les mauvaises langues, Akh et Shurik'n clôtureront le concert par Demain c'est loin. Un bon son brut pour les truands !

Je ne sais pas si IAM a pour ambition de reconquérir son public, mais l'idée d'avoir privilégié cet album pour le live de dimanche nous le laisse penser. A l'heure ou certains groupes voire même jeunes artistes élevés au hip-hop des années 90 émergent, il est grand temps pour les anciens de garder le leadership. Alors on ressort les classiques. Ce qui n'est pas pour nous déplaire, il faut le reconnaître.

23/05/2012

Coldplay, un show exceptionnel !

Qui est le metteur en scène de la tournée Mylo Xyloto (2012) du groupe britannique Coldplay ? La question mérite d'être posée tant le show proposé par Chris Martin et sa bande fût grandiose ce mardi soir (NDLR 22/05/2012). Pas moins de 45.000 fans venus de toute la France et d'ailleurs s'étaient donné rendez-vous au stade Charles Ehrmann de Nice ce soir-là.


Un concert à la hauteur de toutes les espérances, mais pas de toutes les bourses. Pour sa tournée 2012, Coldplay a mis la main au portes-monnaie. Et c'est peu dire. Le concert, en devenir mythique, a débuté sur l'intro de Mylo Xyloto suivi de Hurts like heaven. Toute deux issues de leur dernier album. À ce même moment, ce sont pas moins de 40.000 bracelets fluorescents qui clignotent ensemble en même temps que s'allument les cinq écrans géants surplombant la scène. Les visages des musiciens apparaissent alors.

Le stade est illuminé de mille et une couleurs quand Chris Martin et son groupe s'avancent sur scène et entame un concert de près de deux heures. Un immense feu d'artifice éclate au-dessus du stade. L'effet de surprise est là. Une entrée en matière digne d'un 14 juillet !

Une fois le feu d'artifice terminé, il est fort à parier qu'il s'agit de l'unique grosse mise en scène de la soirée. Mauvaise langue que je suis ! Coldplay ou alors leur metteur en scène n'en est pas resté là. Il en a prévu pour tout le spectacle. Ce après quoi une pluie, que dis-je, une tempête de confettis multicolores s’abat sur la foule et dans tout le stade. C'est beau, c'est fantastique, c'est joyeux, les superlatifs viennent à manquer. Le bonheur a rendez-vous avec nous.

Encore et toujours plus de spectacle

Tant qu'il y a de l'argent, il y a de la mise en scène. Seulement trois dates en France alors il faut mettre le paquet. Sur le titre Lovers in Japan ce seront des ballons géants qui rebondiront sur la foule. Chris Martin, leader et chanteur du groupe, s'en amusera et renverra une à une les sphères gonflables au-dessus de son public. La communion est forte.

Le groupe est heureux de venir jouer dans une enceinte aussi pleine à craquer. Le chanteur ne s'en cache pas et fait part de ses émotions tout au long du concert. Mélangeant nouveaux titres et tubes planétaires à l'image d'un Scientist chantonné par une foule émue ou bien un Viva la Vida et Paradise repris à tu-tête. Le groupe a su choisir ses chansons pour un set réussi. Les balades telles que In my place ou Fix you resteront mémorables. Le public ne s'y trompe pas et tombe sous le charme et en reste sans voix, tant le silence règne. L'osmose a opéré ce soir entre Coldplay et ses fans.

Le groupe britannique a plaisir à jouer devant son public. Les sourires et l'enthousiasme des musiciens ne trompent pas. Chris Martin va et vient de part et d'autre de la scène. L'énergie dégagée est immense et ce dernier a réussi à la transmettre durant deux heures. Le rappel durera près d'une demi-heure avec entre autres Clock et Speed of sound interprétée au milieu de la foule. Un second feu d'artifice viendra clôturer ce merveilleux spectacle.

Soulignons la mise en scène énorme de l'événement. La main a été généreusement mise au portes-feuille. Rares sont les concerts d'une telle qualité scénique. À l'heure où l'industrie du disque est en berne, les salles et stades eux ne désemplissent pas. Encore ne faudrait-il pas que les tarifs atteignent des sommets, comme c'est déjà le cas pour certains artistes à venir !



 

09/05/2012

Les trésors cachés d'Amy Winehouse

En guise d'hommage les producteurs et proches d'Amy Winehouse, Mark Ronson et Salaam Remi, ont décidé de regrouper ses dernières interprétations dans un nouvel album intitulé "Lioness : Hidden Treasures". Ce nouveau trésor renferme des inédits, mais aussi des featurings avec le rappeur Nas et le crooneur Tony Bennett, ou encore des reprises de grands standards de la musique. Entre bossa nova, soul et jazz cet album fait renaître la diva partie trop tôt. 

Le 23 juillet dernier, Amy Winehouse rejoignait le clan des 27. La reine de la soul a laissé derrière elle un mince héritage musical néanmoins riche et incontournable. "Frank" (2003) et l'album "Back to Black" (2006) avec comme tubes "Rehab", "Back to Black", ou encore "You Know I'm no Good" résonneront toujours comme de grands classiques. 

Les fêtes de Noël approchant, il est légitime de penser que ce genre de vulgaire album posthume, risque bien de se retrouver au pied de nos sapins. Mais "Lioness : Hidden Treasures" dépasse tout ça. Il renferme des trésors plus troublants les uns que les autres. Le charme de la belle a opéré. 

L'album s'ouvre sur l'excellente reprise "Our Day Will Come" interprété dans les années 60 par Ruby And The Romantics. Une version plus rythmée est pêchue. Du reggae à la bossa nova avec "The Girl From Ipanema" (enregistré à l'âge de 18 ans) la Diva montre déjà un talent invétéré pour se réapproprier des tubes déjà entendus. Au firmament des grandes reprises, il est important de noter celles de "Will You Sill Love Me Tomorrow" de The Shirelles et "Valerie" aux côtés du chaleureux Mark Ronson. Plus envoutantes que jamais. 

Nous avions connus Amy Winehouse dans les registres tels que la soul, le jazz et la bossa nova mais pas dans le hip-hop. A cette occasion, le rappeur Nas s’immisce avec justesse et délicatesse sur le morceau "Like Smoke". Un enregistrement bluffant, nous faisant presque oublier la virtualité du duo. Le titre inédit "Between The Cheats" nous rapproche toujours plus des deux premiers albums de la chanteuse, comme pour nous rappeler que sa voix et son talent risquent de manquer dans les années à venir. 

Le spectre d'Amy Winehouse plane littéralement au dessus de "Lioness : Hidden Treasures". Cet album confirme sa suprématie sur la scène soul de ces dernières années. Les disques posthumes de qualité sont rares et celui-ci en fait partie. Une manière de nous faire oublier ses dernières prestations plus que catastrophiques et de garder une image intacte de la chanteuse. Mais la belle a encore plus d'une dizaine d'inédits enfouis dans ses tiroirs. La chasse aux trésors est donc loin d'être finie.

Oxia, la renaissance d'un maître

Il aura fallu huit longues années à Olivier Raymond alias Oxia pour sortir son second album. Depuis hier, les fans français de tech/house peuvent retrouver dans les bacs son nouvel album intitulé Tides of Mind. L'un des pionniers de la techno française marque son grand retour. Et quel retour !

Harmonie, premier titre issu de son album, nous ramène à ce qu'Oxia sait faire de mieux. De la techno mélodique et harmonieuse, histoire de faire référence au titre du single. L'artiste nous remémore toute la légèreté et la puissance d'un Domino sorti en 2006. Titre qui a fortement contribué à sa notoriété après la sortie de son premier album 24 heures, huit ans plus tôt.

Oxia reconnaît haut et fort son ouverture d'esprit durant cette longue période. Chose qu'il n'avait jamais faite jusqu'alors. L'artiste qui a baigné dans la techno de Detroit durant de longues années s'était focalisé sur un style de musique en particulier. Il aura eu le mérite néanmoins de ramener en France ce mouvement, qui aujourd'hui renaît de ses cendres. Olivier Raymond s'est donc ouvert à d'autres genres musicaux et Tides of mind ne s'en porte pas plus mal. Bien au contraire.

Un renouveau du genre

Cette maturité est d'autant plus remarquable que respectable. Nous ne lui en voudrons pas de s'être ouvert à la musique si tard, quand on voit le résultat de son nouvel album. Ces influences jazz/folk se ressentent d’emblée. Le deejay agrémente ses premiers morceaux Premiss et Rue brusherie de quelques notes de piano. Un style lounge pas désagréable à l'écoute sortant des sentiers battus. Oxia reste fidèle à lui même avec des mélodies toujours aussi lancinantes et entraînantes. Tout en y agrémentant une touche funky. Nous en avons l'eau à la bouche, l'écoute s'annonce sous les meilleurs auspices.

Houswife accompagné de Miss Kittin, nous renvoie à nos bons souvenirs. Pas si lointains que ça, puisqu'il s'agit de titres produits sur plusieurs labels durant sa pause, à l'image de Whole Life en 2010. Des titres lourds de sens, nous transportant outre Atlantique une fois de plus. La voix suave de Miss Kittin n'a de cesse de résonner dans le casque. Tandis que la ligne de basse suit les battements de notre rythme cardiaque. Housewife restera sûrement un des prochains classiques de l'artiste.

Le deejay a su capter la tendance de cette dernière décennie. Le mélange tech/house au jazz et lounge est savoureux. À la manière d'un tailleur de pierre, Oxia a peaufiné les moindres morceaux de Tides of mind afin de satisfaire les oreilles aiguisées de ses auditeurs. Sway et Latitude clôturent à merveille cet opus. Connaissant la qualité de production de l'artiste, il est bien dommage de voir fleurir une fois tous les dix, une expérience sonore telle que Tides of mind.