Retour en 1997 avec IAM le temps d'une
soirée. Akhenaton, Shurik'n,
Kephren, Kheops, Imhotep et Said ont sorti l'artillerie lourde
dimanche soir à la Seyne-sur-mer dans le cadre du Festival Couleurs Urbaines. Le groupe a dépoussiéré sa
discographie et a ressorti le célèbre micro d'argent. Un concert
old-school comme on les aime.
Pendant près de deux heures le public
a eu droit à un véritable show digne des premiers concerts des
années 90. Un hip-hop engagé avec du flow et des intrus qui
tabassent. Avec aux manettes les indétrônables Imhotep et Kheops au
scratch. Un ode à l'école au micro d'argent. Disque qui a marqué
tout une génération.
Chez le mac ouvre le bal précédé de
Samuraï et AKH repris d'une même voix par le public. Imperial
Asiatic Men n'en reviendra pas. Et comme ils aiment à le dire :
« c'est ça qu'on aime ! » (avé l'accent) Les pionniers du
hip-hop français sont toujours autant performants et leur prestance
scénique est restée intacte. Le chanteur Saïd reprendra certains
couplés chantés, et fera danser le public sur un bon
son funky lors d'un interlude. Nous passerons sur les titres du
dernier album de Shurik'n.
IAM a su convaincre les nouvelles comme
les anciennes générations. Il faut dire que mis à part certaines
jeunes têtes blondes en première ligne, le reste du public
connaissait sur le bout des doigts leurs leçons. Ou plutôt les
paroles du célèbre disque L'école du micro d'argent
qui nous a tant fait bouger la tête durant notre jeunesse. Le mia
fera quant à lui bouger les pieds des aficionados un peu plus tard.
La fin du spectacle ne tarde pas à se
faire sentir et le public réclame toujours petit frère. Mais c'est
du côté obscur que le groupe revient sur scène, armé de sabres
lasers fluorescents. Effet garanti ! Petit frère suivra dans la
foulée. Et pour assoir un peu plus sa suprématie et faire taire les mauvaises langues, Akh et Shurik'n
clôtureront le concert par Demain c'est loin. Un bon son brut pour
les truands !
Je ne sais pas si IAM a pour ambition
de reconquérir son public, mais l'idée d'avoir privilégié cet
album pour le live de dimanche nous le laisse penser. A l'heure ou
certains groupes voire même jeunes artistes élevés au hip-hop des
années 90 émergent, il est grand temps pour les anciens de garder
le leadership. Alors on ressort les classiques. Ce qui n'est pas pour
nous déplaire, il faut le reconnaître.