27/03/2013

Woodkid, un concept redondant et lassant !


L'âge d'or de Woodkid a enfin sonné. Sorti il y a tout juste une semaine, son premier album tant attendu a enfin vu le jour. Deux années à se languir. C'est long, très long. Alors, autant dire que le résultat avait intérêt à être au rendez-vous. Mais à trop crier au génie (fâcheuse habitude française), la déception ne pouvait qu'être plus grande.


Nous sommes tous, plus ou moins, tombés sous le charme de ce compositeur et réalisateur de talent au look atypique. Run Boy Run, Iron, et tout récemment I LoveYou. Des productions digne d'un grand artiste. Des mélodies propres, épurées et prenantes. Autre point fort de Woodkid, et non des moindres, la réalisation de ses clips vidéo. Remise au goût du jour du noir et blanc. Un art contemporain et un goût (trop ?) prononcé pour le slow-motion. C'est sûr, le domaine de l'audio-visuel n'avait jamais été dominé d'une telle main de fer depuis tant d'années.

Les prémices d'une déception

Avec un brin d'objectivité et à en croire les vidéos-clip de ses trois singles précédemment cités, Woodkid serait en perte d'inspiration (ça promet pour l'album !). Tout comme Saint-Thomas : « Je ne crois que ce que je vois ». Mais comme j'apprécie (à son juste talent) l'artiste, je ne peux me permettre de le penser. Sa diversité dans les réalisations en atteste : de Lana del Rey, en passant par Katy Perry, ou encore Moby, The Shoes et Drake. Yoann Lemoine est connu et reconnu pour son travail, alors à quoi bon penser ça ? Pourtant, quand arrive le troisième single de son album (ndlr : I Love You), avec la même réalisation et quasiment les mêmes mélodies et instrumentaux, il y a de quoi avoir peur quant à l'écoute du reste de l'album. 



La même recette pour tout un disque

L'idée que je m'étais faite précédemment ne fait que se confirmer. Les titres se ressemblent presque tous. Seuls trois ou quatre morceaux sortent du lot. Or l'album en compte tout de même treize. Un résultat insipide et décevant. Ce qui n'enlève en rien au talent de Woodkid. Malheureusement, l'impression de tourner en rond est belle est bien présente. Les huit premiers titres sont à quelques notes près identiques. Les trompettes, les xylophones, les cuillères, les tambours, l'orgue, les violons. Bref, un peu ça va. Mais quand ils sont utilisés sur une grande moitié de l'album, ça en devient redondant et fatiguant. Il suffit de poser attentivement et objectivement ses oreilles sur certaines titres. Le plus flagrant reste encore l’ouverture : The Golden Age, Run Boy Run et The Great Escape.


Quelques perles malgré tout

L'écoute de The Golden Age en devient lassante. Au point d'arrêter la lecture en cours de route en se disant que « peut-être la suite de l'album est un brin différente ». Mais il n'en est rien ! Toujours le même timbre de voix, toujours les mêmes mélodies lancinantes et soporifiques (ex : Shadows). Cependant la qualité est au rendez-vous. Ne boudons pas notre plaisir non plus. Ne crachons pas dans la soupe. Ghost Lights, Where I live sont dans le même style auquel Woodkid nous a habitué, mais possèdent un petit plus que je ne saurais expliquer. Coup de cœur spécial pour Conquest of Spaces et The Other Side qui vous prennent littéralement au tripes et vous emportent dans le cosmos. Une fin d'album qui vient relever le niveau. Il aura fallu tout de même attendre neuf voire dix titres. Dur !

Woodkid se spécialiserait dans les bandes originales de film, ne m'étonnerait qu'à moitié. Cet album en est la preuve parfaite. C'est tout sauf un « album » à proprement parlé. Ses capacités et ses éclairs de génie peuvent surement le pousser à réaliser désormais d'autres choses toutes aussi grandioses que furent ses premiers titres. Son style contemporain-slow-motion-black&white-orchestral a été suffisamment utilisé. En espérant qu'il tourne désormais la page Golden Age.