Krafwerk se produisait
deux fois de suite (18h30 & 22h15) ce dimanche 30 mars 2014 au
Metropolis de Montréal. Dix-huit heures trente pétantes, les
lumières s'éteignent. Lunettes 3D fixées sur le nez. Le quatuor
entre en scène. Chacun derrière son pupitre. L'écran géant
s'allume. Silence, ça tourne !
A l'instar d'une
projection de film dans une salle de cinéma, chacun est focus sur
l'écran. Et pas un mot dans la salle. Les chuchotements se font
presque entendre. Seuls les applaudissements et les tapotements des
mains auront raison du silence de cathédrale. Quand les pionniers de
la musique électronique jouent, on écoute ! Et surtout on
regarde le spectacle 3D projeté sur le grand écran.
Une 3D bien dosée
La 3D portée à l'écran
est minimaliste. Nous sommes tout de même dans un concert de musique
binaire. S'attendre donc à un « film » en IMAX
relèverait de la bêtise. Il y aura eu donc de l'animation dans nos
lunettes justement dosée. Pour chaque track joué, les membres de
Krafwerk ont projeté un mini-clip revisité.
A chaque bouffée
d'animation dans la face, le public s'extasie. Des « Woww »
toujours plus intense. Une évolution progressive dans la projection
des vidéos. Plus le concert avancait, plus le public en avait pour
son argent. We are the robots a fait étendre les bras de ses dit
« robots » en pleine figure quand se ne sont pas les
chiffres numériques teintés de vert sur le très célèbre Numbers.
Toujours avec la voix robotique du leader énonçant les numéros
dans toutes les langues. Comme sur beaucoup d'autres tracks sur
lesquels il interviendra.
Back in seventies
Sommet de l'art quant le
quatuor allemand entame Space Lab. Comme une impression de monter à
bord d'un vaisseau spatiale. Les soucoupes volantes nous explosent en
plein dans les rétines tout en frôlant la terre. Retour sur terre
d'ailleurs peu de temps après avec un passage sur le Tour de France.
Une mise en image et vidéos assez épatante. Autobahn fera monter le
public au volant d'une voiture et parcourra tout le long du track des
kilomètres d'asphalte brulante tellement le passage est long. Le
seul d'ailleurs. Trans Europe Express rappellera les débuts de
Krafwerk. Le public acclamera le groupe dès les premières notes
entamées.
Les quatre robots qui
composent le légendaire groupe Krafwerk sont imperturbables. Seuls
leurs bras et leurs jambes bougent. Sans oublier les couleurs de
leurs combinaisons rayées et les arrêtes de leurs pupitres qui
changent constamment. La prestation est unique et minimaliste. A
l'image du groupe et de sa musique binaire. Les pionniers de
l'électronique n'ont surement pas dit leur dernier mot ce soir-là.
Même si leur musique n'a pas changé, ils ont réussi un coup de
force en l'animant.