Le festival Pantiero 2013 s'est déroulé
ce weekend du 11 au 13 juillet 2013 sur la terrasse du palais des
festivals de Cannes. Août ou Juillet, la qualité de programmation
n'en a pas pour autant était négligée. Les haters s'expriment (si
l'on peut dire), l'avant-gardisme prime !
Avec une tête d'affiche pareille (entre autres), The
Hives, nous pouvions nous attendre à une certaine affluence. Que
nenni. Le groupe de rock suédois tourne depuis près de dix ans.
Mais visiblement même ça, c'est trop pointu au goût de
certain(e)s. Le show n'en est pas resté pour autant minable.
Le 11/07/13
The
Hives met tout le monde d'accord
Connu pour leurs prestations live
déjantées, celle du Pantiero ce jeudi soir, n'a pas dérogé à la
règle. Tirés à quatre épingles, comme à leur habitude, les
membres du groupe se sont présentés avec le fameux pantin en fond
et les cinq lettres géantes fluorescentes. On ne pouvez rêver
mieux !
Montés sur ressors, Pelle Almqvist
(chanteur) et son frère guitariste, sautent dans tous les sens. Et
vont même jusqu'à jouer avec le public. Les chemises sont trempées,
les guitares saturées, la voix déraille. La folie sur scène
comme dans la foule. Le groupe est incontrôlable et l'on sent
que le concert peut partir en live à tout moment. Le batteur aussi
devient fou et ne cesse de jeter ses baguettes. Le public cannois
reprend chacun des refrains. Bref, du rock'n'roll quoi !
Les gouttes de transpiration perlent
sur le front, le long des joues et du dos. Le tee-shirt colle à la
peau. Mon dieu que c'est bon ! Un concert de rock intensément vécu de l'intérieur. Tic-tic Boom
histoire de finir en beauté ce live majestueux. Dix longues minutes.
Pelle Almqvist sépare le public en deux. Fais quelques pas et se
faufile parmi nous. Tout le public est alors à genoux. Ce dernier
jump sur quelques personnes. Et reprend la fin de la chanson tout en
se faisant soulever. Il slam alors sur le public et rejoint la scène.
Un finish mémorable.
Le 12/07/13
Amon
Tobin retourne la terrasse
Nous avions été prévenus avec la
prestation des suédois la veille. Le festival Pantiero risquait
d'être lourd de conséquence. N'en déplaise aux festivaliers du
second jour. Comme moi. Avec la venue de Amon Tobin, le phénomène
américain Le1f, Ghostpoet. Sans oublier l'annulation de Hudson
Mowahke. Qui restera (toujours) en travers la gorge (indépendant de
la volonté du festival).
Ce jour-là ce n'est pas un live d'Amon
Tobin auquel nous avions le droit, mais à son alter ego Two Fingers.
Autant dire que l'intensité est égale. Amon Tobin a monté
sévèrement le son. Le sol de la terrasse du palais tremble sous nos
pieds. Le dj set est puissant. Les productions s'enchaînent et nous
cassent petit à petit les jambes. L'air de rien, derrière son ordi
et ses boutons qu'il torture, Amon Tobin nous fracasse le cerveau.
Apothéose quand il entame certains tracks de son album 'Isam'. Point
d'orgue d'un live démentiel. Nous sommes sur les rotules. Amon Tobin
nous a tué !
Le1f,
l'ovni hip-hop américain au rendez-vous
Gay. Américain. Noir. Chanteur. Et
dans le milieu du hip-hop. Autant dire que Le1f est vraiment mal
barré pour percer aux États-Unis. Et pourtant ce mec défonce.
Autant que sa voix. Bluffant. A l'instar de Mikky Blanco, Le1f est un
ovni dans le paysage musical. Non seulement sa voix sort de nul part.
Mais en plus ses productions sont puissantes. Son homosexualité ?
Il ne s'en cache pas et en joue. Sur scène Le1f se tortille dans
tous les sens, jeux de jambes, de bras. Un brin « je m'en
fouttiste ». Aucun complexe. Rien à foutre, puisque sa voix et
ses prod' font le boulot ! Il fallait le voir pour le croire.
L'avant-gardisme n'a, malheureusement, pas que des bons côtés. De sur croît quand on est un festival situé sur la croisette. Les paillettes et la musique underground n'ont jamais véritablement montraient grands signes d'affection. Les puristes et amateurs de bonnes musiques avant tout curieux, auront su apprécier la programmation et l'audace du festival. Pantiero a osé ! Au grand dame de la fréquentation qui, elle, était bien inférieure à celle de l'an dernier il faut l'avouer.