Partagé entre le
sentiment d'avoir déjà entendu ça il y a deux ans. Et le sentiment
que de toute façon, tout ce que touche James Blake se transforme en
or. Cependant l'attente a été si longue, que je n'ai reculé devant
rien quand est venue l'heure d'écouter, Overgrown, nouveau disque
offert par l'artiste.
C'est désormais le
deuxième opus de James Blake. Autant dire les choses, c'est une
nouvelle réussite ! Surpris ? Non ! (là est bien le
problème) Tout comme l'écoute de ses compositions d'ailleurs. L'effet de
surprise à l'écoute de chacune de ses productions est nul.
Vocalises/piano pour la grande majorité d'entres elles (toujours
avec quelques sanglots dans la voix). Mon écoute s'est alors penchée
sur son talent de compositeur.
Même recette, mais
comment lui en vouloir ?
Dur de reprocher à un
tel artiste de reproduire la recette qui a fait de son premier album
un classique. Malgré tout, le désir, le plaisir et l'envie de
dévorer ce nouveau bijou est intact. James Blake manie avec toujours
autant de dextérité son piano. A croire que le sens de la mélodie
est inné chez lui. Les productions sont léchées et le mélange des
genres tout aussi bien trouvé. Le tout magistralement orchestré.
RZA aux côtés de James Blake. L'association a de quoi surprendre.
On crierait presque au scandale. Et pourtant ce titre fait partie des
perles de Overgrown. James Blake a le don de mettre nos nerfs à rude
épreuve. C'est énervant d'assister impuissant à un déferlement de perfection auditive !
Ce pouvoir de compositeur
Sur Dlm James Blake met
en avant toute la pureté de ses cordes vocales sur quelques notes de
piano (ça change). On s'en fout, on aime ça. Mais le plus de cet
artiste réside dans son talent de composition. Tout juste le temps
de se faire envouter par cette voix devenue si singulière, qu'il
nous bascule dans un tout autre monde. Le rythme change et nous
embarque dans la folie avec Digital Lion, et évite ce sentiment
d'ennui que l'on pourrait avoir après quelques minutes (ex :
Voyeur). Une force de composition de nouveau très présente et
fascinante quand on la décrypte. La froideur de To The Last et sa
basse ronflante nous berce comme pour Our Love Comes Back. Toujours
autant d'émotion, même si certains de ses soubresauts en deviennent
barbant à la longue.
Le talent de compositeur
de James Blake est incontestable. Et se confirme une seconde fois
grâce à Overgrown. Cette capacité à rebondir constamment et
relancer un album grâce à des titres comme
Take A Fall For Me (feat.RZA) et Every Day I Ran est époustouflante et plus que convaincante.
Mais plus rien ne nous surprend venant de lui (problème ?). À
l'avenir James Blake devrait changer son fusil d'épaule et moins
mettre en avant cette voix qu'on lui connaît déjà trop. C'est un
peu comme dans un couple. Toujours entretenir la flemme... Alors,
surprend-nous dorénavant !